Quelques définitions

3 Définitions de l’Education Populaire issues du Rapport d’étape de l’Offre Publique de réflexion sur l’éducation populaire

• « L’éducation populaire regroupe toutes les formes
d’éducation en dehors de l’école »
(Définition dominante – hélas)
• « L’éducation populaire est le processus par lequel le
destinataire de l’acte éducatif est associé à la définition des
contenus légitimes de savoirs transmis »
(Définition pédagogique)
• « L’éducation populaire est le développement des capacités
de chacun à comprendre son environnement, à pouvoir s’y
situer pour agir à le transformer »
(Définition politique)

CONDORCET : La déclaration de Condorcet présentée à l’Assemblée Nationale en avril 1792 donne à l’éducation une finalité démocratique et jette les bases de l’Education populaire en montrant que l’enseignement de la citoyenneté s’inscrit dans un régime républicain. « L’instruction permet d’établir une égalité de fait et de rendre l’égalité politique reconnue par la loi… En continuant l’instruction pendant toute la durée de la vie, on empêchera les connaissances acquises dans les écoles de s’effacer promptement de la mémoire : on retiendra dans les esprits une activité utile; on instruira le peuple des lois nouvelles (…) qu’il lui importe de ne pas ignorer. On pourra lui montrer enfin l’art de s’instruire par lui-même. »
Jean-Claude DUMOULIN, Président du FONJEP dans “ Education Populaire, nostalgie ou réalité ” , Document de l’INJEP 1992.

“ L’éducation populaire peut être comprise comme un moyen de réalisation de l’ambition démocratique : le pouvoir des citoyens par les citoyens pour les citoyens. Ainsi doit-elle permettre à ceux qui n’ont pas accès à l’acquisition des savoirs de base nécessaire à l’exercice de la citoyenneté, la structuration d’une pensée rationnelle, et l’apprentissage collectif de la démocratie dans les luttes menées pour la faire triompher, au sein des institutions qui la promeuvent ”.
ARDOINO : « L’éducation populaire est le développement de l’esprit critique du plus grand nombre », intervention lors d’un séminaire au CNAJEP, décembre 1999.

Site de la fédération d’éducation : Léo Lagrange National http://www.leosurf.org « Si, à la fin du XIXème siècle, l’Education populaire vise à ‘domestiquer la rue’, ses missions s’enrichissent. Ils ‘agit de diffuser la connaissance au plus grand nombre et de permettre à chacun de prendre place dans la société ». Ses moyens ? Des activités culturelles, sportives et de loisirs accessibles à tous. Sa finalité ? Agir en complément des actions de l’Education nationale pour donner une seconde chance à ceux qui ont quitté l’école sans diplôme, pour permettre l’éveil des consciences et favoriser la prise de responsabilité. Au final, il s’agit de reconnaître le droit à chacun de progresser dans sa connaissance du monde , en bénéficiant d’une pédagogie adaptée et globale, qui considère l’homme dans sa totalité, en tenant compte de son parcours de vie et de son environnement..

Didier LAPEYRONNIE, professeur de sociologie : « L’éducation populaire cela devrait être l’explication sociale de la situation où nous sommes, des inégalités (…) notre problème majeur c’est de recréer du langage politique, c’est-à-dire remettre du politique là où il y a du vide politique, donner des ressources pour prendre plus de distance, fabriquer du conflit, fabriquer de l’espace politique là où ce vide politique empêche les gens de se constituer, de se construire et d’exister dans la vie sociale « , intervention au forum régional de l’éducation populaire en Auvergne. le 27/04/1999 à Clermont Ferrand.

Selon Jean-Pierre Nossent1 l’éducation populaire agit dans un « double mouvement d’autodidaxie professionnelle, culturelle et politique des travailleurs d’une part, d’émancipation et de transformation sociale d’autre part ». « Historiquement, l’éducation populaire s’enracine dans le projet de
démocratie politique (le pouvoir n’appartient qu’aux citoyens) et dans la
démocratie économique (juste répartition des richesses et du pouvoir dans
l’entreprise). 2». L’éducation populaire est selon Nossent une pratique culturelle de résistance ou plus exactement la mise en oeuvre d’une culture de la résistance. « Résistance à quiconque voudrait réduire les individus et les groupes sociaux à un objet pour le capitalisme qui tente de les enchaîner au service de biens de consommation, tant par leur inclusion dans le système que par l’exclusion de certains ».
1 Jean-Pierre NOSSENT. Revenir aux sources de l’éducation populaire. Revue Politique N°51, octobre 2007
2 Jean-Pierre Nossent. Revue POLITIQUE n°51, octobre 2007