Comment ça marche ?

Avant l’intervention

Nous demandons d’abord une rencontre entre une ou deux personnes de notre équipe et au moins une ou deux personnes de votre organisation.

Après analyse conjointe de votre commande au cours de cet entretien, nous définirons ensemble la forme que pourrait prendre une intervention dans votre organisation, en prenant en compte vos spécificités horaires, géographiques, ou organisationnelles.

Nos dispositifs incluent le plus souvent une assemblée de quelques journées de toutes les parties prenantes des difficultés à résoudre. J’interviens à minima en binôme dans ce type de dispositif, l’équipe d’intervention étant constituée en fonction de la commande.

Généralement, cet entretien se conclura par les éléments suivants :

  • Une composition de l’assemblée défrichée : la définition précise de cette assemblée étant ensuite à faire par l’organisation cliente
  • Un format de l’intervention défini (le plus souvent 4 à 5 jours consécutifs) :  ce format laisse le temps, après l’analyse, d’élaborer une nouvelle forme à l’organisation, de créer une bascule dans la vie de l’organisation. Avec un temps plus court, il est difficile de passer aux « solutions ».
  • Des dates non-définies : elles resterons à définir par l’organisation, en visant la participation la plus large possible des personnes invitées à participer
  • Des conditions matérielles – lieu, horaires, restauration, hébergement – défrichées : elles seront à fixer ensuite par l’organisation, avec l’objectif là aussi de faciliter la participation des personnes invitées
  • Un coût de l’intervention et les modalités de paiement non-définis : je propose le plus souvent de les définir en assemblée pendant l’intervention, ce qui permet d’analyser le modèle économique et la manière de prendre des décisions pendant l’intervention à partir d’un cas réel et concret.

Tous ces éléments peuvent s’adapter aux spécificités de l’organisation qui passe commande d’une socianalyse… jusque dans une certaine mesure !

Si cette commande est confirmée par l’organisation, il ne restera plus qu’à me communiquer les dates retenues. Toutefois, d’autres échanges sont parfois nécessaires, notamment pour éclaircir des points de conduite de l’intervention auprès de personnes qui en ressentent le besoin.

Déroulé d’une intervention

Chaque intervention est différente. Cependant, il y a des éléments de dispositifs  qui varient peu :

  • un tour de table sera fait en début d’intervention pour entendre chaque personne sur les points à traiter, selon elle, en présence d’un tiers. C’est ce tour de table qui constituera le programme de l’intervention,
  • l’intervention visera ensuite à traiter, dans un ordre qui sera défini en assemblée, les points soulevés, en privilégiant toujours les points les plus chauds,
  • Sur chacun de ces points chauds, nous prendrons le temps d’écouter, en plénière, les différents points de vue existants dans l’organisation,
  • l’assemblée cherchera ensuite à comprendre comment ces points chauds ont émergés dans la vie de l’organisation et ce qu’ils révèlent des dysfonctionnements de l’organisation,
  • les socianalystes livreront régulièrement une synthèse des tensions travaillées, des dysfonctionnements mis-à-jour et des points chauds restant à travailler, permettant à l’assemblée de poursuivre collectivement cette enquête,
  • des temps réguliers, généralement en début de journée, permettront à chaque personne d’informer l’assemblée de ce qu’elle traverse et souhaite partager au groupe, notamment des nouveaux points à traiter,
  • les socianalystes seront disponibles aux temps informels pour recueillir ce qui serait difficile à dire dans les temps formels de l’intervention,
  • lorsque l’assemblée jugera que l’analyse produite est suffisante, un temps sera pris pour imaginer collectivement ce qu’il faudrait mettre en place pour que les difficultés analysées ne se reproduisent pas,
  • l’assemblée vérifiera la capacité de l’organisation à mettre en œuvre ces changements dans un délai raisonnable. Des processus, des instances, des délais, des conditions pour ces changements, pourront être discutées, définies et validées par l’assemblée si elle en éprouve le besoin,
  • une intervention se conclue en vérifiant que chacun a pu voir traiter les points pour lesquels un tiers lui semblait nécessaire, sans quoi une discussion s’engage sur le devenir de ces points non-traités, ce qui peut inclure l’étude d’une éventuelle suite à l’intervention.

Après l’intervention

La mises-en-place d’une intervention est souvent difficile, notamment par la complexité de réunir sur plusieurs jours consécutifs toutes les personnes concernées par les difficultés à traiter.

Cependant, une socianalyse ne vise pas la remise d’un rapport écrit par les intervenants, elle cherche au contraire à résoudre les difficultés à traiter pendant l’intervention. Du point de vue de l’organisation, il n’y a donc pas d’étapes après l’intervention.

Si une suite devait avoir lieu, ce qui n’est pas si fréquent, ses modalités auront été définies pendant l’intervention. Pour les socianalystes par contre, plusieurs étapes de travail restent à franchir avant de « classer » une intervention : intervision, supervision, monographie… Car ce métier s’apprend principalement par l’analyse de la pratique.

Quant à avoir une idée des résultats qui peuvent être attendus d’une socianalyse, je vous invite à lire les récits d’intervention sur ce site-même. Chaque récit fait une page A4 maximum et retrace la commande de l’organisation, le déroulé de l’intervention et les effets produits par l’intervention.

Nos principes d’intervention :

Nos dispositifs reposent sur cinq principes intangibles : agora, autogestion du processus d’analyse, engagement personnel de chacun, dérangement, analyse de l’ici et maintenant.

Agora

Nous cherchons d’abord à réunir les différents protagonistes concernés par l’objet de l’intervention pour connecter leurs savoirs, confronter leurs visions, débattre de leurs enjeux. Nos dispositifs proposent ainsi une mise-en-présence de ces protagonistes, visant ainsi la transparence maximale de ce qui se joue durant cette intervention et la transversalité des analyses.

Auto-gestion du processus de production

L’autogestion du processus d’analyse reste la voie d’accès à la connaissance d’un système social, et à la possibilité pour des acteurs sociaux de le transformer donc de produire leur histoire. C’est ainsi que les sujets à aborder, et leur ordre de traitement seront choisis par l’assemblée.

Engagement personnel de chacun

Le principe d’engagement personnel nécessite que chacun s’engage dans l’intervention, en y mettant ses conditions, et que chacun s’expose en tant que soi-même, et non en tant que représentant. Il est donc nécessaire de suspendre les pouvoirs de chacun dans cette organisation le temps de l’analyse, ce par quoi nous commençons le plus souvent.

Dérangement

Une organisation essaie toujours de s’arranger avec le réel pour poursuivre son œuvre. Ces arrangements sclérosent petit à petit l’organisation et lui font perdre son sens mais ils contiennent cette organisation et lui permet de continuer à exister… jusqu’à un certain point. Remettre en cause ces arrangements, pour transformer l’organisation, c’est donc produire des dérangements.

Travail dans l’ici et le maintenant

Le principe de travail de l’ici et maintenant, c’est de privilégier en permanence le vécu sur le prévu, ne jamais s’imposer ni imposer le respect d’un programme a priori ni d’un ordre d’un jour, si pertinents soient-ils.