Socianalyse

Cette méthode d’intervention a été fondée par René Lourau et Georges Lapassade à l’Université de Vincennes dans les années 1970. Elle leur a ensuite permis de fonder les principes de l’Analyse Institutionnelle.

La spécificité de l’Analyse Institutionnelles est de repenser le mandat social afin de mettre les acteurs au centre de la réflexion, dans le but de construire des formes sociales au service des gens et non l’inverse.

Principes d’intervention

Principe d’agora

Dans notre jargon, l’agora est la réunion de toutes les personnes ayant des savoirs ou du pouvoir sur la situation à travailler. Ce rassemblement est une condition du partage des informations en direct, chaque personne reçoit les mêmes informations, de première main.

Principes de non-savoir et d’implication

Nous menons un travail permanent de détachement de nos représentations, de vigilance à rester fidèles aux analyses produites par les participants eux-mêmes, c’est ce que nous appelons le non-savoir. Tenir ce principe nous garde de trop peser sur l’analyse des situations que nous ne vivons pas. Notre expertise se situe dans la conduite du processus de production de l’analyse par l’assemblée.

Principe clinique

Il est fréquent de recevoir une première demande confuse ou approximative. La commande est un point d’entrée, nous considérons que le cahier des charges est dynamique. L’ordre du jour et les raisons de notre présence sont enrichies, complexifiées, précisées au cours même de l’intervention. Tenir le principe clinique, c’est privilégier en permanence le vécu sur le prévu, ne pas s’imposer, ni imposer, un programme a priori ni un ordre d’un jour, si pertinents soient-ils à nos yeux.

Principe de multi-partialité

Nous assurons l’expression et la compréhension de tous les points de vue, dans une vision dialectique, éloignée de toute morale. Nous ne défendrons pas une position plutôt qu’une autre, parmi ce qui est énoncé par l’assemblée, qu’il s’agisse de diagnostics ou de propositions.

Principe de dérangement

Une organisation s’arrange continuellement avec le réel pour poursuivre son œuvre. Ces arrangements lui permettent de continuer à exister, jusqu’à un certain point. Ils peuvent aussi scléroser petit à petit l’organisation et lui font perdre son sens. Interroger ces arrangements, pour transformer l’organisation, c’est donc produire du dérangement.