Présentation
Durée : 2 à 3 heures, nombre : 15 maximum, aménagement : aucun
Désir : Lire un livre en peu de temps et collectivement. Permettre à un groupe d’acquérir des savoirs communs, de s’approprier des références communes, et donc de sortir des dominations par le savoir, et à chacun, et surtout aux non-lecteurs, de s’offrir le luxe et le plaisir de découvrir des pensées, des auteurs ou des théories, qu’on ne serait pas allé chercher sans ça.
Préparation
choisir le livre à arpenter et en récupérer un exemplaire qui ne pourra être rendu…
Animation
le groupe va d’abord échanger sur ce que chacun devine du contenu du livre, par ses propres savoirs ou par l’objet-livre en lui-même (l’épaisseur, l’éditeur, l’impression, les polices, la couverture, l’auteur, le thème…). Les ressentis sont les bienvenus : « c’est gros, ça doit être chiant ».
Puis vient le moment difficile pour certains où le livre va être déchiré en autant de morceaux qu’il y a de participants. Chacun va alors prendre le temps de lire son morceau de livre puis de répondre à quelques consignes définies à l’avance du type : quelles sont tes impressions de lecture ? Quelles questions tu te poses après cette lecture ? Qu’est-ce qui t’a marqué ?
Vient alors le temps des retrouvailles en groupe où chacun va pouvoir livrer ses réponses. Il y a alors évidemment de nombreuses variantes pour se raconter tout ça.
Variantes
il peut y avoir, ou non, une prise de notes de cette discussion, pour faire une fiche de lecture (subjective) de ce livre. Les réponses individuelles peuvent être écrites sur des post-it qui seront ensuite affichées sur des panneaux au fur et à mesure des prises de paroles. Les prises de parole peuvent être chronologiques ou bien aléatoires. Il est aussi possible de partager le livre entre des binômes, pour que 2 personnes aient lu chaque morceau.
NdlR
Cette méthode vise à émanciper d’un rapport au savoir douloureux pour bon nombre d’entre nous et bien évidemment renvoyant aux usages proposés par l’école de la lecture.
Dans tous les cas, il faudra donc déculpabiliser les participants par rapport à ce vécu, et donc ne pas du tout proposer de faire un résumé des idées contenues dans son morceau de livre ou de devoir dire des choses intelligentes par la suite. Et, étrangement, en ne partageant que des ressentis sur des morceaux du même livre, une alchimie s’opère et chacun a le sentiment de s’être mieux approprié le contenu de ce livre que s’il l’avait lu in extenso lui-même.
Sans doute, car cette méthode permet une prise de recul sur les contenus et facilite une critique dure à formuler soi-même car nous sommes d’habitude seuls face un écrit construit.